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Alors c’est clair, si vous regardez juste les images, vous allez dire « ça y est, Eric a complétement craqué ils nous présente des montre à quartz » un peu le genre de réaction que j’ai eu quand j’ai vu les images présentées par Aron Kapshitzer sur Linkedin, mais après j’ai lu ce qu’il écrivait et j’ai vu que ce n’était PAS des montres à quartz. Ce n’est peut-être pas de la haute-horlogerie traditionnelle comme vous aimez la voir mais pour moi c’est de l’horlogerie mécanique de haute technologie et ça a également sa place sur Horlogerie-Suisse. En plus, moi j’aime beaucoup même si je ne les ai pas (encore) vu en vrai et mon côté geek a fait le reste.

Lab-One & Rev-One, l’affichage et les dimensions

Les deux vaisseaux spatiaux horlogers ont la même dimension: 9h-3h 42 mm x 6h-12h 37.8 mm, Hauteur 9h 5mm / 3h 10mm

La Lab-One a un affichage traditionnel : aiguilles des heures , minutes et secondes au centre. Le Super-Luminova™ des aiguilles est remplacé par un revêtement de surface électroluminescent. Les ponts, les platines et les pièces que la marque désire rendre lumineuses sont traitées manuellement par AK Genève avec un revêtement ajouté aux finitions artisanales de nos montres. Lorsque vous regardez l’heure par faible luminosité, le mouvement du poignet déclenche le système. Les aiguilles et le cadran s’illuminent à volonté. La Rev-One a également le revêtement électroluminescent.

Allumé et éteint

La Rev-One a un affichage digital qui est assuré par un engrenage de tambours à facettes où chaque chiffre est gravé. Heures, minutes d’un côté. De l’autre, les secondes à part sur leur propre axe rotatif qui tourne en continu.

Pour chaque chiffre des heures et minutes, on a deux tambours imbriqués l’un dans l’autre. Les tambours n’ayant qu’un nombre de facettes limité en l’occurrence 6, un tambour interne est ajouté pour les chiffres restants. Ce dernier affiche ses chiffres à travers une lunette fraisée dans le tambour principal.
Spontanément la montre ne donne pas l’heure. Les numéros sont fixes, mais lorsque l’on regarde la montre, on enclenche le mécanisme. La machine se met en route et comme par magie les compteurs s’alignent. L’affichage est instantané, automatique et déclenché par le mouvement du poignet. Une fois le cadran orienté vers le regard du porteur, le ballet des tambours en rotation amène chaque chiffre à sa place pour afficher l’heure.

Autour du système d’affichage, on a deux roues. Ce sont deux réserves de marche une pour le mouvement mécanique (la rouge) et l’autre (la bleue) pour la quantité d’énergie accumulée dans la super-capacité du circuit électronique de gestion du mouvement.

Le mouvement ou plutôt le moteur de ces engins spatiaux

Le calibre est à la fois doté d’un cœur mécanique et d’un cerveau électronique.
Le cerveau électronique permet l’auto-régulation du mouvement.
Il contrôle l’amplitude du balancier et sa fréquence, via une raquette pilotée et un arbre de barillet actif.

Donc nous avons un mouvement mécanique qui peut se remonter manuellement ou se remonter électriquement.

L’arbre de barillet est motorisé avec un capteur de couple. Il ajuste le couple fournit à l’échappement en fonction des informations sur l’amplitude du balancier. Le but est de maintenir une amplitude régulière. Soit le remontage se fait automatiquement en mode auto, soit on le débraye et la montre avertit son porteur quand il faut remonter le barillet avec la couronne. comme une montre traditionnelle. Les deux parties du mouvement sont très étroitement liées, mais si il arrivait que le système électronique ne fonctionne plus, pour x raisons, le mécanisme fonctionnera comme un mouvement mécanique traditionnel.

Le mouvement a une fréquence de 28’800 a/h et une réserve de marche de 48h. Le balancier est entièrement moulé en graphite, alors que les masselottes de ce dernier sont en titane. Cet ensemble, insensible aux perturbations électromagnétiques et aux variations thermiques est encapsulé dans un container en saphir.
En périphérie de la capsule du balancier se trouve une petite trotteuse (en rouge) qui tourne autour du balancier. La flèche rouge, à côté c’est l’index, elle indique le réglage avance/retard de la montre.

La partie électronique

La partie électronique comporte un laser pour la mesure de la marche, un super condensateur pour le besoin en électricité, un capteur d’humidité et un autre de température et enfin un microphone MEMS placé dans la platine elle-même.
Il y a également une application pour smartphone.

La lecture des informations de marche du balancier se fait via le laser pour une idée précise de l’amplitude, la deuxième source est un microphone MEMS placé dans la platine elle-même. De cette manière on a les informations d’un chrono-comparateur et le microphone a été détourné pour que le tic-tac soit amplifié par le téléphone portable et audible. Le contrôle de la raquette se fait par un petit moteur linéaire, qui est étalonné à l’atelier, mais qui peut être par la suite contrôlé automatiquement via l’application par le propriétaire de la montre.
Une partie coach dans l’application, permet de suivre les instructions claires pour ajuster sois même son mouvement. C’est complété par une section de théorie horlogère qui explique comment fonctionne le réglage, ce que l’on fait et pourquoi.

D’autres capteurs comme celui d’humidité ou de température, permettent pour le premier de détecter toute brèche d’étanchéité et pour le second de connaitre les causes, d’une variation potentielle de la précision du mouvement. Ce sont des informations auxquelles on a accès sur son application.

Le super condensateur se recharge via ondes radio, de 0 au plein complet de la supercap il faut 2-4 heures, tout dépend de la distance entre l’émetteur et le récepteur (donc pas de pile)

Merci à Aron pour sa disponibilité

Eric Cosandey