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Pour cette vintage sur l’établi, j’ai trouvé une Longines Ultra-Chron munie du calibre de manufacture 431

Les données techniques pour cette pièce et cette famille de calibres

Calibre 430 Seconde au centre sans calendrier 
Calibre 431 Seconde au centre avec calendrier à saut instantané 
Calibre 433 Sans seconde au centre avec calendrier à saut instantané 
Automatique Rotor
Mouvement rond 11 1/2 »’ 
17 rubis
Echappement ancre 36 000 alternances/heure
Encageage Diamètre 25.60 mm Hauteur cal. 430 4.30 mm cal. 431, 433 4.80 mm
Echappement Roue 21 dents 
Lubrification sèche 
Balancier Annulaire sans vis
Protégé par dispositif amortisseurs de chocs
Spiral Amagnétique Autocompensateur
Ressort Inoxydable Autolubrifié
Réserve de marche 42 heures

Ces nouveaux calibres équipent les modèles LONGINES «ULTRA-CHRON » De conception robuste et moderne, ils bénéficient des derniers perfectionnements techniques en matière d’horlogerie mécanique.

Un résonateur balancier-spiral à fréquence élevée (36 000 Ah.) leur confère une stabilité de marche encore jamais atteinte au porter dans une montre-bracelet de cette dimension.
L’entretien des oscillations du balancier, au rythme de 10 alternances à la seconde, a nécessité le développement et la mise au point d’un nouveau type d’échappement à haut rendement. Le problème a été résolu par l’augmentation du nombre de dents de la roue d’ancre, de 15 à 21, et par l’application d’un nouveau mode de lubrification des fonctions à base de bisulfure de molybdène (lubrification sèche).

Chaque élément constitutif du mouvement a été pensé en fonction des sollicitations accrues qu’implique l’augmentation de fréquence. Le choix judicieux des matières premières et des lubrifiants, l’application de solutions techniques et technologiques inédites en facilitent l’entretien et lui assurent un excellent comportement à l’usage.

Une importance toute particulière a été accordée à l’esthétique du produit. Un profil très effilé et une épaisseur réduite permettent la réalisation de modèles élégants répondant aux plus hautes exigences.robuste et moderne, ils bénéficient des derniers perfection (extrait de la fiche technique d’époque)

La pièce à l’origine de l’achat

En bon état général bien que la boite ai subit l’usure du temps.
C’est une boite monobloc avec tige brisée. Le mouvement sort par-dessus en faisant « sauter » le verre avec de l’air comprimé par le trou de la tige de remontoir.

Le calibre 431 avant son nettoyage
Le mouvement n’est pas abimé et est d’excellente facture. Vis polie, dorage des inscriptions et décoration des ponts et platine

Voyons les différentes étapes du mouvement après son nettoyage

Organe moteur
Le couvercle de barillet porte la mention « Ne pas ouvrir – Do not open », le ressort en alliage inoxydable, autolubrifié, pratiquement incassable et indéformable, ne nécessite aucun entretien et ne doit pas être démonté. En cas d’avarie, l’organe moteur doit être remplacé par un barillet complet d’origine (fourniture No 430.180/1).
L’arbre de barillet pivote dans deux bouchons en bronze au béryllium, extrêmement résistant à l’usure.

Malgré les recommandations de la fiche technique, j’ai ouvert le barillet et changé le ressort de barillet car pour retrouver un barillet complet, c’est loin d’être aisé.
Sur la photo, le barillet, la roue de centre et la partie remontage.

Organe de transmission
Le rouage de finissage comprend quatre mobiles empierrés. La roue de moyenne entraîne le pignon de seconde au centre, qui pivote dans deux bouchons en bronze au béryllium chassés à chaque extrémité du pignon de centre. La régularité du mouvement de l’aiguille de seconde est garantie par un ressort de friction, également en bronze au béryllium, qui appuie légère ment sur l’extrémité du pignon de seconde.

La roue de seconde n’est pas encore montée sur l’image ci-dessus

Echappement
Par le fait que la roue d’ancre est recouverte d’une pellicule lubrifiante spéciale, à base de bisulfure de molybdène, elle ne doit pas être nettoyée. En cas de nécessité, elle doit être remplacée.
Les roues d’ancre pivotées avec traitement de lubrification d’origine, sont distribuées par le service mondial de pièces de rechange Longines. L’interchangeabilité étant parfaitement garantie, elles peuvent être montées sans précautions spéciales.
L’ancre peut être nettoyée par les moyens habituels. Les pivots et les palettes en rubis ne doivent jamais être lubrifiés.

Là également, les recommandations n’ont pas été suivies, l’ancre et la roue d’échappement ont été nettoyées et lubrifiées avec les graisses actuelles pour échappement à fréquence élevée.

Organe réglant
La raquette deux pièces autorise un ajustage approché de la marche diurne par action directe sur l’élément porte-goupilles, et un ajustage fin, à la seconde près, par action sur la vis excentrique du dispositif de réglage micrométrique.
Un porte-piton mobile permet la mise au repère précise de l’oscillateur balancier-spiral.
Les pivots de balancier sont protégés contre les chocs par un amortisseur. Le spiral en alliage auto-compensateur, amagnétique, est insensible aux variations de température et aux champs magnétiques usuels.

Mécanisme de remontage manuel et de mise à l’heure
Les fonctions de remontage et de mise à l’heure sont assurées par un mécanisme de type classique, par action sur la tige de remontoir. Un embrayage basculant à double renvoi interrompt automatiquement la liaison cinématique entre la couronne et le rochet dès qu’entre en action le mécanisme de remontage automatique, mettant ainsi hors circuit les mobiles du train d’engrenages de remontage manuel.
Le rochet pouvant participer tantôt à la fonction de remontage manuel, tantôt à celle de remontage automatique, il a été réalisé en bronze au béryllium, qui lui confère une plus grande résistance à l’usure.

Mécanisme de remontage automatique
Le mécanisme de remontage automatique comprend une masse oscillante (rotor), un inverseur et un réducteur de vitesse (engrenage démultiplicateur) qui sont groupés en un bloc fonctionnel indépendant, fixé au mouvement de base par l’intermédiaire de deux pieds-vis.

La masse oscillante se compose d’un segment extérieur en carbure de tungstène, à haute densité, et d’une partie centrale élastique qui fonctionne comme amortisseur en cas de choc violent.
Un roulement à billes miniature lui assure une suspension ultra-sensible réagissant à la moindre sollicitation. Le roulement à billes est lui-même protégé contre les chocs, son noyau étant lié élastiquement au pont de mécanisme automatique.
L’inverseur, dont le rôle est d’assurer la fonction de remontage quel que soit le sens de rotation de la masse oscillante, se présente sous la forme d’un bloc fonctionnel indépendant qui ne doit pas être démonté. Les cliquets d’inversion et le porte-cliquet, traités spécialement, ne doivent pas être lubrifiés. Lors d’une révision de la montre, le bloc complet sera simplement lavé, de préférence dans une benzine rectifiée, et convenablement séché.
L’inverseur et les mobiles du réducteur de vitesse pivotent dans des bouchons en bronze au béryllium spécialement adaptés aux conditions de frottement.

Mécanisme de calendrier à saut instantané
Dans une montre équipée d’un mécanisme calendrier traditionnel, le changement de date s’effectue généralement de 22 heures environ à minuit.
L’indicateur de quantième se décale progressivement par rapport au guichet, créant une imprécision de lecture. Cet inconvénient est supprimé par le dispositif à saut instantané qui équipe les calibres 431 et 433.

Il est conçu de manière que le changement de date s’effectue instantanément à minuit.
A cet effet, la bascule 2632/1 coopérant avec la came 2628 entraînée par le rouage, arme progressivement le ressort de déclenchement 2633.
A l’instant prévu, la came libère la bascule qui communique au cliquet-poussoir 2649 l’impulsion nécessaire à la commande instantanée de l’indicateur de quantième 2557/1 dont la position est constamment assurée par le sautoir de quantième 2576.
Pour provoquer manuellement le saut de l’indicateur de quantième (mise à la date rapide), il suffit d’amener par le plus court chemin les aiguilles de la montre à 22 heures en agissant sur la couronne de remontoir (position de mise à l’heure).
Ensuite faire tourner les aiguilles dans le sens horaire (en avant) jusqu’à ce que la date change une première fois à minuit.
Ramener les aiguilles en arrière à 22 heures et répéter la manoeuvre de va-et-vient jusqu’à ce que le chiffre désiré apparaisse dans le guichet.

Réglage
Les amplitudes ne sont pas exceptionnelles mais le réglage est « chronométrique ».

Avant et après

J’ai satiné légèrement la boite et envoyée pour un dorage 10 microns.

Et voilà la Longines en fin de rhabillage

Encore deux passages intéressants de la fiche technique d’origine

Retouche de la marche au porter
Dans des conditions normales de porter, l’efficacité du mécanisme de remontage automatique permet de maintenir le degré d’armage du ressort de barillet à un niveau pratiquement constant.
Le résonateur balancier-spiral à fréquence élevée, par ailleurs peu sensible aux perturbations extérieures, oscille à amplitude très stable, conférant à la Longines « Ultra-Chron » une précision de l’ordre de une à deux secondes par jour, c’est-à-dire nettement supérieure à celle qui peut être déterminée au chronocomparateur.
La marche diurne, dès lors, peut être ajustée à l’intérieur de limites correspondant à une variation moyenne d’environ une minute par mois au porter. Toutefois, le réglage d’origine, effectué en usine, ne permet pas de tenir compte de toutes les influences personnelles des porteurs, une montre ne se comportant pas, au poignet d’une personne calme, de la même manière qu’au poignet d’une personne très active.
De ce fait, une retouche de la marche diurne peut s’avérer nécessaire.
Elle sera effectuée par l’horloger après quelques jours de porter.

Démagnétisation
La Longines « Ultra-Chron » est une montre amagnétique, c’est-à-dire protégée de l’influence des champs magnétiques usuels.
Dans le cas où elle aurait été soumise accidentellement à un champ magnétique intense, il peut en résulter une perturbation de sa marche que l’horloger éliminera facilement en la démagnétisant à l’aide d’un des appareils prévus à cet effet (Magnomatic ou autre).
Après une telle intervention, l’horloger procédera obligatoirement à un contrôle, et si nécessaire à une retouche de la marche diurne, au chronocomparateur. dans le but d’éliminer l’effet résiduel de la démagnétisation qui peut se traduire par une différence de marche de ± 10 secondes/jour, même si la montre n’était que peu ou pas aimantée au départ.

Eric Cosandey