Les montres qui se revendiquent de la tradition horlogère ont un prix et souvent une valeur…
Faut-il se fier au seul prix pour juger de leur degré de finition ?
Qu’est ce qui justifie la valeur ajoutée ?
Comment en juger ?
Autant de questions que nous sommes en droit de nous poser sur des mouvements horlogers chargés de trop de mystères. Autant de questions auxquelles il est temps de donner des réponses claires pour qu’il ne soit plus si aisé de s’autoproclamer au sommet de la hiérarchie.
Dans ces articles, nous ne parlerons pas de luxe, concept subjectif qui se réfère à l’image, au rêve, à l’émotion. Nous préférerons parler de haut de gamme pour mieux cerner les critères objectifs qui justifient le coût élevé des belles mécaniques horlogères.
Ainsi, une montre compliquée n’est pas nécessairement une montre haut de gamme. Au-delà de la complexité et de la fiabilité techniques, c’est le degré de finition qui fait la différence. Pour juger de la perfection d’une montre, il faut prendre en considération le soin apporté au moindre détail.
Avant-propos
Les terminaisons évoquées dans ces articles recouvrent toutes les opérations de finitions et de décorations effectuées lorsque les usinages fonctionnels sont achevés.
Dans le haut de gamme, quantité de surfaces sont reprises, corrigées et décorées. Ces opérations sont réalisées à la main avec des outils traditionnels tels que limes, cabrons, pierres, brunissoirs et tourets à polir.
De ce travail artisanal résultent des surfaces polies, satinées, étirées, brouillées, perlées, guillochées… Certaines sont particulièrement déterminantes au regard de la qualité: celles qui distinguent le haut de gamme et que l’œil de l’expert saura reconnaître, en identifiant la technique d’exécution utilisée. Parmi les techniques, l’anglage est un puissant révélateur. Ce travail minutieux, qui consiste à souligner le pourtour des pièces de traits lumineux, fait office de label du haut de gamme quand il est mené à la perfection. L’authenticité de l’anglage fait main se voit à la netteté des coins rentrants et sortants, ce qu’aucune machine ne parvient à produire à ce jour.
Il ne suffit pas qu’un joaillier habille une montre de brillants pour qu’elle devienne haut de gamme, il faut une démarche créative qui ne s’arrête pas à la surface des choses mais touche au coeur de la montre en intégrant des compétences techniques extrêmes. Une montre doit également se distinguer par le soin apporté à la finition des moindres détails en restant pourtant dépouillée de tout ornement superflu.
Textes de Caroline Sermier sur l’initiative de Giulo Papi
Mars 2007