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Chronographe enregistrant les minutes et les heures sur de longues périodes, toutes les indications au centre.

Notre journal a donné dans le temps la description d’un chronographe compteur très ingénieux, marquant les cinquièmes de seconde et les secondes, enregistrant les minutes et les heures jusqu’à 24, dû à un horloger de mérite, Alf. Gunn. 
Celui que M. Zach. Pantillon, à la Chaux-de-Fonds, a fait breveter sous n° 71,947, permet aussi d’enregistrer les longues observations, même celles qui dépassent les 24 heures.

Le mécanisme de cet instrument est conçu de telle façon que les tours de chaque aiguille, sauf naturellement ceux de l’aiguille des unités les plus grandes, sont comptés par l’aiguille des unités immédiatement supérieures au moyen d’une roue à rochet fixée sur l’axe de cette dernière aiguille et actionnée, au moyen d’un cliquet, par une pièce commandée par un limaçon solidaire de l’aiguille dont les tours sont à compter.

La fig. 1 représente en plan certaines parties du mécanisme; la fig. 2 est une coupe des mobiles portant les aiguilles du chronographe et du compteur de minutes et la fig. 3 est un détail du plan.

Nous reproduisons ici les détails de construction tels qu’ils sont fournis par l’exposé de l’invention

Dans l’axe creux a du pignon b de la roue de centre (fig, 2) est placé un axe creux c portant la roue du compteur de minutes e1, contre laquelle sont fixés d’une part un limaçon e et de l’autre un cœur de remise f, par une vis y et une goupille qui maintiennent ensemble ces trois pièces.

Dans l’axe c se trouve l’axe h de l’aiguille du chronographe portant la roue dentée i munie sur l’une de ses faces d’un cœur de remise et sur l’autre d’un limaçon e, la réunion (les trois pièces étant effectuée, comme pour la roue du compteur de minutes, au moyen d’une vis et d’une goupille.

La roue à colonnes j (fig. 1) est mise en rotation par un mécanisme à poussoir d’une construction connue, dont le cliquet k est seul représenté en partie. 
Une bascule double I, pivotant en m, est commandée par la roue à colonnes j, contre laquelle appuie le doigt o, lequel est pivoté en s sur la bascule l et porte un bras o1 qui agit sur la goupille p fixée au cliquet q, un ressort r fixé à I maintenant toujours cette goupille p contre le bras o1.

Le cliquet q pivote en s sur l’une des branches de la bascule l et son extrémité pénètre, lors du fonctionnement, entre les dents de la roue et ; un ressort r1, agissant sur la goupille p1 de la bascule1, fait appuyer la branche n de celle-ci contre le limaçon e1.

En m est pivotée une pièce t à 2 branches (fig. 1) se terminant chacune par un marteau u; ces marteaux sont destinés à venir agir respectivement contre les cœurs de remise f, f’ (fig. 2) et v
La pièce l est soumise à l’action d’un ressort w et commandée par la roue à colonnes j.

En z est pivotée une bascule y dont le bras 1 est actionné par la roue à colonnes j, qui la fait osciller de manière que son extrémité 2, portant deux goupilles 3 entre lesquelles se trouve un cliquet 4, oscille, et par son mouvement oscillatoire engage ou dégage quatre des dents de la roue à rochet 5 actionnant l’aiguille du compteur d’heures fixée sur leur axe commun 6
Cet axe porte aussi un cœur de remise v et la roue à rochet est maintenue par un ressort 7
L’extrémité du cliquet 4 est pivotée en 8 sur une bascule 9, laquelle pivote à son tour en 10; un ressort 11, figé sur la bascule 9 par la vis 12, appuie sur un doigt 13 dudit cliquet 4, de manière à pousser ce dernier contre la roue à rochet 5 : la bascule 9 appuie par son extrémité 14 contre le limaçon e solidaire (le l’aiguille du compteur de minutes et un ressort 15 agit sur une goupille 16 fixée à la bascule 9 de manière à presser celle-ci contre le limaçon e.

La fig. 1 représente le mécanisme à l’état de repos. 
Supposons que l’on agisse sur le poussoir du chronographe ; le cliquet k fera tourner la roue à colonnes de la valeur d’une dent ; la pièce t sera alors déplacée, pivotant en m, et les marteaux u de ses branches s’éloignant des cœurs de remise f, f’ et r
Les différentes roues seront libres. 
En même temps, le doigt o tombera entre deux colonnes de la roue j (fig. 3), ce qui permettra au cliquet q de s’appuyer sur les dents de la roue e1. De même, le bras 1 de la bascule y tombera entre les colonnes de la roue j et, sous l’action du ressort 17, prendra la position pointillée l’ : la bascule y pivotant autour de z, prendra la position pointillée y1 de manière que les goupilles 3 engagent le cliquet 4 entre les dents de la roue 5.

Les parties représentées du mécanisme sont ainsi prêtes à fonctionner et sont actionnées par le limaçon e1 de l’aiguille du chronographe, qui s’est mise en mouvement lorsque, par suite de l’action exercée sur le poussoir, la roue i a été accouplée avec le rouage du mouvement de la montre. 
Lorsque l’aiguille de chronographe a fait un tour complet, ainsi que le limaçon e1, la branche n, qui a été soulevée peu à peu par ce dernier, retombe dans sa position initiale sous l’action da ressort r1 et le cliquet q fait avancer d’une dent la roue d du compteur de minutes et ainsi de suite pendant 60 minutes ; lorsque le compteur de minutes termine son tour complet, son limaçon e, qui a peu à peu soulevé l’extrémité 14 de la bascule9, laisse retomber ladite à sa position initiale, ce qui a pour effet de tirer le cliquet 4, lequel fait avancer d’une dent la roue 5 du compteur d’heures, et ainsi de suite chaque heure.

On pourrait adapter une quatrième aiguille sous l’aiguille du compteur d’heures avec cœur de remise à zéro; en munissant alors l’axe de l’aiguille du compteur d’heures d’un limaçon de commande, et en divisant le cadran de compteur d’heures en 24 divisions et sa roue 5 en 24 dents, elle fera un tour en un jour, soit 24 heures, et son limaçon agira, par l’intermédiaire d’une bascule et d’un dispositif approprié analogue à ceux décrits, sur la quatrième aiguille, qui sautera une dent toutes les 24 heures et marquera ainsi les jours.

Il est bien entendu que si une telle aiguille des jours n’est pas prévue, on peut diviser le cadran des heures en un nombre d’heures quelconque, soit, par exemple, 24, 30, 48 ou 60 heures, correspondant à un nombre analogue de dents de la roue 5.
Lorsqu’on veut arrêter le chronographe, il suffit (le presser sur le poussoir, ce qui fait avancer la roue à colonnes j d’une dent et soulève par conséquent le bras o et le bras 1; les cliquets correspondants q et 4 reviennent à leur point de départ et dégagent les roues d et 5
Le compteur est ainsi immobilisé et permet la lecture des temps sur les cadrans.
Lorsqu’on veut ensuite ramener les aiguilles à zéro, il suffit de presser encore une fois le poussoir, et la pièce t, dégagée de la colonne de la roue j qui la repoussait, retombe à sa place primitive en chassant les marteaux u contre les cœurs de remise correspondants, ce qui a pour effet de ramener les différentes aiguilles à zéro. 
Le mécanisme est ainsi prêt à fonctionner à nouveau.