Les exigences de la connaissance de l’heure sont très diverses, selon qu’on se place au point de vue de la science et de la technique, ou simplement au point de vue de la vie quotidienne du commun des hommes.
CONNAÎTRE L’HEURE DE L’ÉTRANGER DEVIENT INDISPENSABLE
Les exigences de la connaissance de l’heure sont très diverses, selon qu’on se place au point de vue de la science et de la technique, ou simplement au point de vue de la vie quotidienne du commun des hommes.
Les exigences de la connaissance de l’heure sont très diverses, selon qu’on se place au point de vue de la science et de la technique, ou simplement au point de vue de la vie quotidienne du commun des hommes.
Les besoins de la vie furent longtemps les mêmes. Ils se sont grandement modifiés ensuite. Aujourd’hui, il en est un nouveau qui prend une importance toujours plus grande : la connaissance de l’heure d’ailleurs.
Actuellement, les voyages rapides internationaux et intercontinentaux sont entrés dans les habitudes. Les relations téléphoniques à grande distance de même. A la suite du développement prodigieux de ces moyens rapides de liaisons, l’homme d’affaires, le voyageur, le simple mortel doivent connaître l’heure d’une région éloignée. Cette nécessité, presque inexistante il y a quelques années, se généralisera très rapidement. En voici quelques exemples.
Celui qui téléphone à l’étranger doit savoir si l’appelé est à l’heure du travail, du repas, du repos ou du sommeil.
Il peut être utile de connaître la durée d’un voyage aérien. Les heures de départ et d’arrivée ne permettent pas d’établir d’emblée cette durée, car ce sont en général les heures locales qui sont portées à l’horaire.
Il est agréable de savoir à quelle heure il faut prendre l’écoute d’une émission radiophonique lointaine dont on ne connaît que l’heure locale. Que peuvent faire, au moment où on pense à eux, des parents ou des amis expatriés ?
DE L’HEURE LOCALE AUX FUSEAUX HORAIRES
Il est bon de rappeler en vertu de quelle convention l’heure est donnée dans le monde.
Jusqu’au XIXe siècle les habitants de la terre n’avaient guère d’autre heure que celle indiquée par le soleil. Le temps vrai était déterminé par le passage du soleil au méridien du lieu. La durée des jours variait donc avec les saisons. Ce système de mesure avait l’inconvénient de ne pas se prêter au réglage des horloges.
Dès 1820 environ apparaît ce que l’on nomme l’heure moyenne locale ; on put en conséquence fixer au jour une durée moyenne et constante. C’est ainsi que chaque centre urbain de quelque importance avait « son heure » ; chose plus curieuse encore, l’heure des quartiers de certaines grandes cités était parfois différente. Paris dut attendre 1880 pour que son Conseil municipal décidât d’ériger six horloges à secondes dans chacun de ses plus importants quartiers ; il s’agissait d’horloges électriques en communication constante avec l’Observatoire.
En Suisse, après l’heure en usage dans les différents cantons et demi-cantons, on eut l’heure de Berne qui subsista jusqu’en 1894 ; le 1er juin de cette année-là, en effet, la Suisse fut soumise par décision fédérale à l’heure de l’Europe centrale, c’est â-dire à l’heure du 15e méridien à l’est de Greenwich.
Déjà lors de l’établissement des chemins de fer, l’heure moyenne locale ne put satisfaire aux conditions nouvelles, elle avait le désavantage, jusqu’alors insignifiant, de donner des heures différentes pour chaque ville d’un même pays. Il s’avéra commode que les horloges d’un même pays pussent marquer toutes la même heure celle de la capitale, par exemple. Certains pays se fixèrent une heure légale à la fin du XIXe siècle.
Avec l’heure légale, les horloges d’un pays pouvaient présenter des différences en heures, en minutes et en secondes avec les horloges d’un autre pays. Le développement des liaisons internationales rendait cette diversité peu pratique. Aussi vit-on les savants, puis les diplomates s’efforcer de trouver, puis d’adopter, un meilleur système. En 1883, au lendemain de conférences à Rome et à Washington, on adopta le principe d’un méridien commun : celui de Greenwich. C’était un progrès important, capital, qui allait provoquer la naissance d’une réglementation universelle.
Aujourd’hui, en effet, le globe est conventionnellement divisé en vingt-quatre fuseaux (comparables aux quartiers d’une orange) de 15° ou une heure d’étendue.
Le fuseau dit initial est celui qui se situe à 7° 30′ de part et d’autre du méridien de Greenwich. Dans chacun de ces fuseaux,
on prend comme heure unique l’heure moyenne de Greenwich augmentée ou diminuée suivant le cas d’un nombre entier d’heures. Ainsi, les horloges du monde entier supposées exactement réglées marquent au même instant la même minute et la même seconde et ne diffèrent que d’un nombre entier d’heures.
Chaque pays adopte comme heure légale celle de l’un des fuseaux.
Cette convention est connue sous le nom de système universel des fuseaux horaires. La grande majorité des Etats l’ont adoptée. Les pays peu étendus en longitude sont généralement rattachés en entier au fuseau qui comprend la majeure partie de leur territoire ; les pays très étendus sont rattachés à plusieurs fuseaux horaires, par provinces généralement.
Les fuseaux horaires sont en général numérotés de 0 à 23, à partir de celui de Greenwich cri allant vers l’Est. La convention a été appliquée par les Etats qui l’ont adoptée dès 1912 ; sur mer, on l’adopta dès 1917 seulement.
Avant l’année 1917, les navires en mer réglaient leur montre sur l’heure vraie du point qui était fait chaque jour à midi. Avec ce système, quand deux bâtiments se rencontraient, leurs montres marquaient des heures, minutes et secondes différentes : celles des deux lieux où, respectivement, ils se trouvaient le jour ou la veille à midi.
COMMENT DÉTERMINER L’HEURE D’AILLEURS
Le système des fuseaux horaires doit donc permettre de connaître assez facilement l’heure de n’importe quel endroit du globe. Si, en un lieu déterminé, on connaît l’heure, il s’agit de calculer combien de fuseaux séparent ce lieu d’un autre point dont on désire avoir l’heure.
Chacun sait que l’heure des pays de l’Est est plus avancée que celle de l’Ouest. Mentionnons qu’en traversant la ligne de changement de date (Datumsgrenze, International Date Line) du système des fuseaux horaires, dans le Pacifique, il faut augmenter la date d’un jour en allant vers l’Ouest, la diminuer d’un jour en allant vers l’Est.
Compte tenu de ces précieux avantages, il est regrettable que des pays dérogent à la convention du système universel des fuseaux horaires. Toutes mesures contraires offrent des inconvénients sur le plan international ; des personnalités éminentes s’en inquiètent.
Le Directeur de l’Observatoire national de Besançon écrivait en 1950 dans les « Annales Françaises de la Chronométrie » « Il est aujourd’hui impossible à un homme de dire avec quelque certitude quelle heure marquent, à un instant donné, les pendules, dans un pays pris au hasard dans un quelconque continent. »
En août 1949, le Congrès International de Chronométrie, réuni à Genève, émit le voeu « que tous les pays du globe soient invités à réviser leur position à l’égard de l’heure légale adoptée, et à revenir au respect des principes fondamentaux qui étaient admis avant 1914 ; qu’ils renoncent définitivement à l’heure dite d’été, qu’ils n’utilisent jamais comme heure légale celle définie par un fuseau horaire auquel n’appartient aucune partie de leur territoire ».
Les moyens qui permettent de déterminer l’heure d’ailleurs ne sont pas, à quelques exceptions près, au niveau de l’importance que prend actuellement ce problème. De plus en plus on se rend compte qu’il est malaisé de la déterminer rapidement à cause de la pauvreté des moyens dont on dispose. On trouve des tabelles de conversion. Il y a des explications et notations diverses dans les horaires internationaux. Notations si diverses qu’en général elles égarent toute personne non avertie.
L’EMPLOI DE LA MONTRE HABITUELLE
Une montre habituelle ne suffit pas, à elle seule, pour déterminer l’heure d’ailleurs. Il faut toujours employer une tabelle (celle des fuseaux horaires) et faire une addition ou une soustraction. C’est pourquoi le moyen le plus simple est l’emploi d’une montre à heure universelle.
Dans le « Bulletin Mensuel » No 282 de l’Union Internationale de Radiodiffusion, Genève, le comte R. Coudenhove-Kalergi, de l’Université de New-York, secrétaire général de l’Union parlementaire européenne, terminait un article sur l’heure mondiale en ces termes « La montre indiquant l’heure mondiale pourrait trouver, en premier lieu, son emploi dans les avions, sur les paquebots et dans les trains transcontinentaux ; ensuite sur les appareils de radio et sur les appareils du téléphone à grande distance. Avec l’emploi de l’heure mondiale dans le trafic aérien intercontinental et dans les programmes de radiodiffusion internationale, l’heure mondiale prendrait une extension toujours plus grande, jusqu’au jour où une montre sans cadran horaire mondial sera considérée comme aussi incomplète que le serait aujourd’hui une montre sans aiguille marquant les secondes. »
LES MONTRES UNIVERSELLES
Il a été créé, aux XIXe et XXe siècles, un certain nombre de montres ou appareils divers, munis d’un dispositif donnant l’heure d’ailleurs.
Depuis la création du Bureau fédéral de la propriété intellectuelle, vers 1890, il a été déposé en Suisse près de cinquante brevets y relatifs, dont plus de la moitié par des étrangers.
La très grande majorité de ces dispositifs présentent de gros inconvénients : l’heure du lieu n’est pas donnée comme dans une montre habituelle, soit qu’il n’y ait pas d’aiguille d’heures, soit que l’aiguille d’heures ne fasse qu’un tour en vingt-quatre heures ; l’heure d’ailleurs n’est donnée que pour un seul fuseau ; l’heure d’ailleurs n’est pas donnée pour les 23 autres fuseaux; l’heure d’ailleurs n’est donnée qu’après la mise en action manuelle d’un organe de la montre ; difficulté pour le porteur de la montre de l’utiliser normalement dans un autre fuseau horaire.
LA MONTRE UNIVERSELLE TISSOT NAVIGATOR
La fabrique d’horlogerie Chs Tissot & Fils S. A., Le Locle, après des années d’étude approfondie du problème, a mis au point une montre universelle qui constitue incontestablement une nouveauté technique dont l’emploi est des plus faciles.
La Tissot Navigator se distingue de quelques modèles de montres universelles actuellement connues par :
a) une indication de l’heure comme dans une montre habituelle ; c’est-à-dire avec les chiffres des heures et des minutes vers le plus grand diamètre possible. Ceci est important, car l’usager lira l’heure du lieu des centaines et même des milliers de fois plus souvent que l’heure d’ailleurs ;
b) une indication absolument automatique de l’heure universelle ; donc de l’heure de tous les 24 fuseaux horaires. Aucune manipulation n’est nécessaire pour cela ;
c) un dispositif permettant au porteur de mettre sa montre à l’heure dans un nouveau fuseau horaire, sans que l’indicateur de l’heure universelle s’en trouve décalé (brevet déposé) ;
d) un seul des organes indicateurs de l’heure universelle est mobile (brevet déposé) ;
e) c’est une montre-bracelet, à seconde au centre, à remontage automatique. Le dispositif d’heure universelle est fabriqué mécaniquement et remonté en séries. Ce qui garantit une interchangeabilité parfaite des fournitures.
FONCTIONNEMENT DE LA TISSOT NAVIGATOR
L’heure du lieu est donnée comme habituellelement par les aiguilles et le tour des heures.
Les heures d’ailleurs sont données par le tour des 24 heures fixe, à l’intérieur duquel tourne le disque des capitales. Ce disque des capitales est entraîné par le mouvement propre de la montre à raison de 1 tour par 24 heures. Cet entraînement se fait par l’intermédiaire d’une friction.
Lors d’une mise à l’heure par la couronne habituelle, le disque des capitales est aussi entraîné, sauf si on l’a bloqué par le frein en pressant sur le poussoir. En repoussant la couronne, le disque se trouve débloqué.
EMPLOI DE LA TISSOT NAVIGATOR
La Tissot Navigator sert donc à celui qui, ne voyageant pas, veut connaître à n’importe quel instant l’heure dans un pays quelconque. Par exemple pour y téléphoner, pour y prendre une écoute radiophonique, etc. ; à celui qui, ne voyageant pas, veut savoir à quelle heure de son pays a lieu un événement à l’étranger dont l’heure est donnée selon les horloges de ce pays étranger ; à celui qui voyage, lui permettant de mettre sa montre à l’heure locale de sa prochaine escale, à l’avance même sans avoir à consulter une horloge.
Sa montre continue toujours de lui montrer l’heure universelle ; soit en particulier, l’heure des pays qu’il a quittés, et l’heure des pays qu’il atteindra.
Les 24 fuseaux horaires sont représentés sur le cadran de la Tissot Navigator par le nom d’une capitale ou d’une ville leur appartenant.
La mise à l’heure pour qui ne change pas de fuseau horaire, donc si la montre avance, retarde ou s’est arrêtée, se fait comme pour une montre habituelle par la couronne. La mise à l’heure pour qui change de fuseau horaire se fait par la couronne après avoir pressé sur le poussoir.
La montre Tissot Navigator permet donc de lire immédiatement, en tout temps, sans manipulation préalable, l’heure qu’il est en n’importe quel point du globe.
On ne saurait trop féliciter la Fabrique Chs Tissot & Fils, au Locle, d’avoir conçu et mis au point cette montre dont les qualités techniques et pratiques assureront le succès. La science horlogère vient de franchir une nouvelle étape ; la montre de l’avenir vient d’acquérir de nouveaux perfectionnements